زملاء

Violitta Zlativa: L’Allemagne c’est le pays des lois et des droits, mais c’est aussi le pays où vit actuellement Ahmad Sleiman, journaliste militant pour les Droits de l’Homme et de la démocratie, et qui le prive de toute aide sociale et lui confisque l’argent qu’il a empreinté pour survivre.

 

Les autorités locales de la République Fédérale de l’Allemagne n’en finissent pas d’examiner le dossier de demande d’asile du journaliste syrien Ahmad Sleiman . Deux longues années se sont écoulées depuis que son dossier a été déposé. Il est bien surprenant qu’un dossier de ce genre ait besoin de tant de temps pour être résolu, surtout quand on sait que beaucoup de criminels et de personnes ayant eu des problèmes avec la justice dans leurs pays d’origine ont pu bénéficier de passeports allemands. Tout nous mène à penser que sa demande d’asile est bel et bien tombée dans l’oubli ! Et pourtant il existe des faits réels sur lesquels notre association pourrait apporter des preuves sous formes de documents, cassettes enregistrées, entre autres.

Ahmad Sleiman est arrivé en Allemagne en août 2003, après avoir vécu 13 ans à Beyrouth (Liban). Il a publié la revue « Kourrasse » et créé le centre « Al-an » pour la culture et l’information. Il est de plus éditeur de plusieurs livres de poésie et d’ouvrages traitant de thèmes politiques, dont le dernier apparu (700 pages) s’intitule « Débats du moment présent », et dans lequel plus de 130 auteurs ont participé. D’une manière générale, le livre traite de/porte sur la démocratie et des Droits de l’Homme. Les articles qu’il a publiés abordent le sujet des droits des individus ainsi que ceux des groupes de personnes, d’un point de vue laïc et libre. Ahmad Sleiman a aussi condamné les courants religieux extrémistes et a écrit sur le phénomène des « émirs du terrorisme » (les princes du terrorisme).
 
Anges du mal et Dieux du terrorisme
Ahmad Sleiman a publié un article s’intitulant « Le visage secret des émirs du terrorisme » dans lequel il expliquait la nature des crimes perpétrés par les responsables de l’idéologie fondamentaliste connue comme « Daawat takfiriya salafistes» (qui appelle au retour aux origines de l’Islam et dénoncent les dirigeants musulmans – et tous ceux qui, de près ou de loin, les soutiennent – comme « non-musulmans » et les condamnent comme apostats (ceux qui ont renié leur foi)). À la suite, Ahmad Sleiman fut enlevé devant la porte de son domicile au Liban, par un groupe extrémiste dans le dessein de le livrer aux Services Secrets de son pays. Cependant, grâce à l’intervention de plusieurs de ses compagnons et à ses relations personnelles aux Liban, ses amis ont pu le libérer et il s’est vu obligé de quitter le Liban.
 
Dans ses déclarations à l’une des radios locales, Ahmad Sleiman affirmait, il y a un an, que, parmi ces groupes, quelques-uns se sont autoproclamés comme des dieux sadiques dont le souci fondamental est de décapiter des êtres humains sous différents prétextes. Il ajoute : « Actuellement, ces groupes ont acquis l’expérience qui leur permet d’encourager l’extrémisme aveugle : ils recrutent des militants parmi des jeunes et des adolescents ainsi que parmi des délinquants et spécialistes de viols contre des mineures », et il se demande : « comment des personnes de ce genre ou autres peuvent-elles se permettre d’édicter des fatwas au nom de la religion?  Elles mettent tout simplement cela sous le nom de la religion». Il affirme en outre que : « Dans les attentats suicides, qui sont des crimes immondes contre l’humanité, le kamikaze est soumis à une préparation inhumaine. Plusieurs organisations humanitaires disposent de témoignages prouvant que la plupart de ces kamikazes subissent, avant tout, un lavage de cerveau et que, juste avant de réaliser une opération quelconque, on leur fait prendre des tranquillisants et des cachets normalement prescrits pour des personnes souffrant d’hallucinations, de sorte que le kamikaze exécute les ordres sans la moindre hésitation. Ce sont les anges du mal et les dieux du terrorisme.
 
Depuis qu’il vit en Allemagne, la situation de M. Sleiman en tant que refugié ne s’est pas améliorée. Dans le but de dénoncer cette situation, plusieurs écrivains, poètes, journalistes, organisations et militants dans le domaine des Droits de l’Homme ont lancé une campagne pour recueillir des signatures, compagne qui en a réuni 290. Les personnes qui ont souscrit au communiqué publié sur Arabtimes et Ilaf, tout comme sur plusieurs sites d’organisations civiles et journalistiques, exigeaient et exigent aux autorités allemandes de s’intéresser au dossier d’Ahmad Sleiman et de l’examiner attentivement, d’autant plus que la santé de M. Sleiman est devenue encore plus délicate après qu’il a souffert d’une atrophie des muscles du cœur et de douleurs de dos.
Les résultats de la compagne sont publiés sur le site :
Le nom et adresse de son avocat :
 Dr. damm 67227 Frankenthal Germany-Tél: 004962334527- Fax. : 004962334529
Les circonstances personnelles de notre compagnon ont empiré depuis qu’il est entré dans sa seconde année d’exil. Il vit dans des circonstances inhumaines. Certains de nos compagnons nous ont informés que dernièrement, M. Sleiman a été l’objet de menaces pour avoir repris ses activités et publié des rapports dénonçant les violations des Droits de l’Homme dans des pays arabes. Nous avons conscience du fait que la vie d’un chercheur et militant démocratique tel que M. Sleiman peut être terrible; il ne se sent plus en sécurité, ne peut jouir de la stabilité ni de la tranquillité qui lui permettraient de mener à bien ses activités dans le domaine de la lutte pour les Droits de l’Homme. Comme vous savez, M. Sleiman est l’auteur de plusieurs livres et de rapports, puisqu’il est journaliste et poète, en plus du rôle très important qu’il joue dans la lutte pour les prisonniers politiques, les militants intellectuels et la démocratie, aussi bien en Syrie que dans plusieurs pays arabes. La plupart de ces rapports sont publiés sur le site : www.al-an-culture.com

 

Il est plus que connu que les cités dans lesquels vivent normalement les réfugiés se caractérisent par le chaos, sans parler du fait qu’elles sont facilement accessibles à des agents externes. Nous avons pu savoir qu’Ahmad Sleiman ne peut dormir chez lui, qu’il est obligé de changer chaque nuit de domicile (chez des amis). Dans de telles circonstances, il est évident qu’il est privé de ses droits civils et administratifs les plus élémentaires. Toutefois, il essaie de prendre le dessus, comme il le peut, dans cette situation pénible qu’il endure en raison de l’état de siège injuste qui lui a été imposé.
 

Résumé de sa situation en Allemagne 

1
 
 À plusieurs reprises, Ahmad Sleiman nous a fait part de la situation d’abandon dans laquelle vivent la plupart des réfugiés dans certains pays fédérées de l’Allemagne. Cet abandon et indifférence soumettent la plupart d’entre eux à une forte pression psychologique. M. Sleiman n’est pas une exception et il en a souffert a plusieurs reprises, dans la ville où il vit – Frankenthal – et surtout quand il tombe malade. De fait, même s’il s’agit de maladies passagères, il reçoit son livret d’assistance médicale avec plusieurs jours de retard, alors que, sans ce document, il est impossible d’être examiné par un médecin.

2
 Depuis le 30-11-2004, il n’a reçu aucune aide de la part de la caisse sociale (Die Sozialhilfe) de la mairie de son lieu de résidence (Frankenthal).
3
 Les autorités allemandes ne lui permettent pas de travailler et lui ont fait perdre plusieurs offres d’emploi.
4
 Vers la moitié de l’année en cours, vu qu’il a été privé de toute aide sociale, ses dettes se sont accumulées, c’est pourquoi plusieurs de ses amis et compagnons ont dû lui faire de petits dons afin qu’il puisse rembourser ses dettes et avoir de quoi subsister.
5
Il n’est pas autorisé à franchir les limites de la ville de Frankenthal.
6
 En juillet de l’année dernière- 2004- il était parti pour participer au festival de Ludive, dans le sud de la France, auquel il était invité, mais les autorités françaises l’ont arrêté et l’ont obligé à rentrer en Allemagne.
7
 Le 23-09-05, Ahmad Sleiman s’est rendu dans le sud de la Suisse, mais les autorités allemandes l’ont arrêté et ont confisqué l’argent qu’il avait sur lui. Cet argent n’était qu’un prêt qu’il avait reçu pour s’en sortir un peu -et qu’il devrait rembourser plus tard- vu qu’il ne bénéficie d’aucune aide de la part des services sociaux. Ce fait a contribué à aggraver sa situation étant donné que cet argent lui aurait permet de subsister pendant six mois.
8
Un intermédiaire diplomatique s’est mis en contact avec la secrétaire de l’Organisation pour la Paix et la Liberté en Europe (OPL), Mme Violitta Zlativa, pour lui transmettre l’intérêt de l’ambassade de son pays, et dans laquelle il travaille comme Attaché Culturel, et a demandé à Mme Zlativa de transmettre à Ahmad Sleiman son offre de l’aider à quitter l’Europe occidentale sous la protection et responsabilité de son Ambassade. Cependant, M. Sleiman préfère avant tout demeurer en Europe (L’occident que je connais, c’est tout sur quoi mon conscient s’est bâti … L’occident qui a donné la vie à Mozart et Nietzsche… Brecht et Goethe… Rambo, Breton, Darida, Blanchot et Lorca et non celui de Schröder ou Tony Blair). Telle fut la réponse de M. Sleiman à une revue occidentale.
9
 Jusqu’à présent Ahmad Sleiman n’a pu participer à aucune activité malgré les invitations qui lui ont été adressées en tant que président de l’Organisation pour la Paix et la Liberté.
10
À plusieurs reprises, le Comité des Écrivains en Prison ainsi qu’Amnistie Internationale ont demandé aux autorités allemandes d’être plus attentives et rapides en ce qui concerne la condition de réfugié politique de M. Sleiman.

Vous pouvez avoir plus d’information concernant les activités qu’il dirige depuis l’Allemagne sur les liens suivants:
 


 

L’Allemagne, « le pays des lois et des droits », cette phrase qui se répète dans la constitution allemande est très belle, mais un pays des lois et des droits ne devrait pas négliger les droits d’un journaliste et militant dans le domaine des Droits de l’Homme. D’autant plus que tout le monde sait que la sécurité, la dignité des personnes ainsi que leur droit de vivre en paix sont préservées en Occident. Pourquoi donc son argent a-t-il été confisqué ? Et pourquoi ces mauvais traitements lui sont-ils infligés par les Services sociaux en le faisant revenir tous les jours pour qu’il puisse obtenir son livret de santé, puis encore en l’envoyant vivre dans une cité et en le privant de toute aide quelle qu’elle soit?.
Nous aurions aimé pouvoir publier autre chose sur un pays comme l’Allemagne. En négligeant son dossier, les autorités allemandes participent directement à sa frustration de lutte pour la liberté et tuent tout ce qu’il porte de beau et d’humain en son intérieur. Elles l’ont placé dans une cité dans laquelle abondent les criminels, délinquants et trafiquants de drogue sans la moindre considération quant à sa condition de journaliste et militant dans le domaine des Droits de l’Homme. Malgré tout, et malgré les circonstances très dures qu’il est en train d’endurer, M. Sleiman continue de lutter pour ses convictions et de réaliser ses activités en élaborant les rapports sur les violations subies para les écrivains et militants intellectuels et de la démocratie et qui sont par la suite publiés sur le site de l ’Organisation pour la Paix et la Liberté (OPL) qui a vu le jour, le 30 avril 2004, grâce à son initiative.
Au moment de la rédaction de ce rapport, le dossier de notre compagnon n’a pas encore été réglé. Il n’a bénéficié d’aucun des droits qui régissent le droit d’asile. En conséquence, vu tout ce qui a été mentionné dans ce rapport, l’OPL – organisation laïque active dans le domaine des Droits de l’Homme s’appuyant sur les efforts d’écrivains et journalistes- qui dénonce et informe sur les violations des Droits de l’Homme et diffuse la conscience démocratique pacifique selon des programmes et chartes internationaux, soucieuse de la vie de notre compagnon, et vu les circonstances inhumaines dans lesquelles vivent la plupart des refugiés, elle considère qu’il vaudrait mieux pour lui qu’il quitte l’Allemagne (après deux ans de résidence dans ce pays) et qu’il s’installe dans un autre pays de l’Europe Occidentale, où probablement, il pourrait vivre plus dignement.
30-10-2005
Organisation Für Frieden und Freiheit : Violitta Zlativa
Traduction de l’arabe réalisée par :  Naima Ilhami

Organization for Peace and Liberty – O P L
organization_opl@yahoo.com
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 00359889450710 – 0031402453209 – 0041788554682 – 0034627950013 – 00491626534011
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